Pour favoriser l’accession à la propriété des logements sociaux, la loi Alur, votée en 2014, avait créé les organismes de foncier solidaire (OFS). Le principe, le bailleur social reste propriétaire du terrain et vend au locataire la propriété du bien. Résultat : des prix de vente divisés par deux par rapport au prix du marché.
Neuf organismes de foncier solidaire (OFS) ont été agréés fin 2018 et une vingtaine est en projet pour quelques milliers de logements construits.
L’idée du député est d’étendre ce mécanisme à tous les logements également privés, via des organismes de foncier libre (OFL), en généralisant un "nouveau droit de propriété" qui permet de posséder ses murs mais pas le terrain sur lequel est construit le logement.
Une fois n’est pas coutume, il n’aura fallu que quelques semaines pour passer de la théorie à la réalité.
À l’automne, dans un rapport commandité par le Premier ministre, Jean-Luc Lagleize recommandait de séparer le foncier du bâti dans les zones tendues. Le terrain resterait alors aux mains d'organismes "fonciers" publics.
L’objectif était clairement indiqué dans le titre du rapport « casser l’engrenage de la hausse des prix ». « Actuellement, tout le processus de l’acte de construire pousse à construire toujours plus cher », expliquait-il. Une flambée alimentée par les particuliers qui « veulent réaliser une plus-value lors de la cession de leurs biens en profitant des investissements réalisés par la commune ». Mais les pouvoirs publics eux aussi « participent de cette spirale délétère via le mécanisme d’enchères publiques sur leurs biens fonciers et immobiliers afin de les attribuer au plus offrant ». « Les ventes aux enchères multiplient les prix par trois et ensuite, par un effet cliquet, ils ne redescendent jamais » rappelait Jean-Luc Lagleize, l’auteur du rapport.